Fils de René Barre, négociant, et de Charlotte
Déramond, il s'est marié le 19 novembre 1954 à Eva Hegedüs,
d'origine hongroise (d'abord mariée le 8 octobre 1943 à Michel
Tutot avec qui elle arrive en France en 1945 et dont elle divorce le 26 octobre
1953[1]). Il a deux fils : Olivier et Nicolas
Mobilisé à l'âge de vingt ans, il doit mettre de côté son vœu d'étudier la médecine à Montpellier comme le reste de sa famille avant lui. Il part en 1945 pour Madagascar rejoindre son régiment d'artillerie. Il débarque à Tamatave, d'où il doit s'embarquer pour l'Indochine. Mais Américains et Britanniques ne fournissent pas les navires de transport nécessaires avant la fin de la Seconde Guerre mondiale. Démobilisé, il prend le bateau pour Paris le 15 janvier 1946.
Logé à la Cité Internationale Universitaire jusqu'en 1950, il décroche plusieurs diplômes de l'enseignement supérieur : agrégation de droit et de sciences économiques, diplôme de l'Institut d'études politiques de Paris.
En 1953, il traduit l'ouvrage du libéral Friedrich Hayek paru l'année précédente : Scientisme et sciences sociales, Essai sur le mauvais usage de la raison.
Il est nommé professeur à
la Faculté de droit et de sciences économiques de Caen mais ne
s'y rend pas tout de suite. Pendant quatre ans, il effectue des missions à
l'Institut des hautes études de Tunis. Il publie en 1959 un manuel d'économie
qui restera longtemps utilisé par les étudiants. Il est ensuite
professeur à l'Institut d'études politiques de Paris et à
la faculté de droit et de sciences économiques de Paris.
En janvier 1976, il est nommé ministre du Commerce extérieur, puis devient en août suivant Premier ministre de Valéry Giscard d'Estaing, après la démission du gouvernement de Jacques Chirac.
Confronté à la hausse du chômage et de l'inflation relevant de la crise économique mondiale, il mène une politique d'austérité économique, plus couramment nommée par les économistes comme celle de « la rigueur ». Bien que surnommé à l'époque le meilleur économiste de France, il ne parvient à juguler ni le premier, ni la seconde à l'instar de ce qui se passera dans tous les pays européens à l'exception de la Grande-Bretagne de Margaret Thatcher. Son plan de restructuration de la sidérurgie en 1979, consistant à quasi-nationaliser les usines concernées, va permettre de sauvegarder une industrie sidérurgique en France qui donnera plus tard naissance au groupe Arcelor. Bien sûr, ce plan ne se fera pas sans la suppression de plusieurs dizaines de milliers d'emplois, et les violents mouvements de protestations qui en découlent. Il permettra néanmoins de reconstruire un groupe plus moderne et créateur d'emplois. Son gouvernement engagera de plus le plan nucléaire. À la Réunion, où il conserve des contacts sincères avec quelques élus comme Pierre Lagourgue et Marcel Cerneau, il décide de la construction de second bassin du Port de la Pointe des Galets. Son mandat qui s'achève en 1981 est par ailleurs marqué par le décès de Robert Boulin, alors ministre du Travail en 1979.
En 1988, il est candidat à l'élection présidentielle et obtient 16,5 % des voix au premier tour. Au lendemain du premier tour, il dénonce « les tentations du racisme et de la xénophobie » [2]. Donné favori par beaucoup de sondages quelques mois avant l'élection y compris devant Francois Mitterrand, il est victime d'une véritable entreprise de démolition de la part du camp de Jacques Chirac et notamment de son lieutenant, Charles Pasqua. Il est à noter que beaucoup plus tard, François Mitterrand rendra hommage à Raymond Barre en le qualifiant de « véritable homme d'État ». Il restera pour beaucoup « un homme carré dans un corps rond ».
En 1995 il brigue la candidature à la mairie de Lyon et l'obtient jusqu'en 2001.
Politiquement classé au centre droit et proche de l'UDF, Raymond Barre est probablement un des rares hommes politiques français contemporains à avoir occupé d'aussi hautes fonctions sans jamais avoir été membre d'un parti politique.
Il se retire de la vie politique
en juin 2002.
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